Quelle est la part du contribuable dans les dépenses de travaux publics ?
La France s’est méritée d’être classée au 7e rang des réseaux d’infrastructure à travers le monde. Toutefois, ce positionnement enviable n’empêche pas que la situation se dégrade rapidement, entre autres à cause du vieillissement des réseaux des grandes infrastructures de transport du pays. Les dépenses de travaux publics constituent un enjeu décisif en termes économique, environnemental et social, qui nécessiteront de sélectionner plus rigoureusement les projets et d’accorder du financement durable.
Une préoccupation légitime
Avec des dangers accrus d’endommagement des infrastructures de transport par des situations en lien avec le réchauffement climatique, et le vieillissement « naturel » de ces équipements, le risque d’affaiblissement des capacités de l’État est bien réel. Ce risque représente une préoccupation des plus légitimes pour les contribuables, qui vieillissent d’ailleurs eux aussi (emboîtant le pas à un phénomène planétaire).
L’effort de régénération est-il suffisant ?
Considérons le réseau ferroviaire : l’effort actuel de régénération, s’élevant à quelque 2,5 milliards d’euros par année, parvient uniquement à limiter le phénomène d’affaiblissement. Quant aux travaux d’intervention sur le réseau routier, il s’agit essentiellement d’efforts curatifs (et non pas d’actions préventives).
Un modèle ferroviaire en difficultés
Après avoir connu une épopée glorieuse depuis l’inauguration en 1981 de la ligne Paris-Lyon, le modèle ferroviaire éprouve des difficultés. Depuis 2013, les projets LGV carburent au ralenti. Pourtant, malgré ce contexte économique incertain, des projets de développement de grands réseaux dans le domaine du transport continuent de voir le jour. Par exemple, la gare de Rennes a inauguré le 1er juillet 2017 la LGV Paris-Rennes.
De tels projets de travaux publics demeurent des plus ambitieux, compte tenu que la majorité des lignes LGV figurant parmi les plus pertinentes ont déjà été mises en œuvre.
1 % du produit intérieur brut
Au cours des vingt dernières années, la France a injecté en moyenne dans ses infrastructures de transport un niveau d’investissement correspondant à 1 % de son PIB. Malgré le fait que ces crédits budgétaires, de l’ordre d’environ 4,5 milliards d’euros, soient très conséquents, ils apparaissent désormais insuffisants pour contrer les engagements souscrits dans le cadre de projets d’envergure majeure.
Sans compter que le phénomène d’accélération des catastrophes naturelles en lien avec le réchauffement climatique pourrait largement déstabiliser le fragile équilibre d’actions/réactions essentiellement curatives survenues dans le domaine des travaux publics. Dans ce contexte, la part du contribuable pourrait être appelée à croître, alors même que d’autres secteurs cruciaux, tels que la santé, nécessiteront des niveaux de financement sans précédent.
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